Les Cahiers de Persault

"Illuminer grâce à la lumière du Christ notre Seigneur" - saint François Xavier

03 juillet 2006

Islam : La lettre de Grégoire VII à En-Naçir (1076)


« Le judaïsme, le christianisme et l'islam croient en un Dieu unique, Créateur du ciel et de la terre. Il s'ensuit donc que les trois religions monothéistes sont appelées à coopérer les unes avec les autres pour le bien commun de l'humanité, en servant la cause de la justice et de la paix dans le monde. » (Benoît XVI, Discours aux membres de l'American Jewish committee, 16 mars 2006).

1.- Il est étonnant de pouvoir considérer, laissant à part la question du judaïsme, que deux religions telles que le christianisme et l’islam, qui prétendent toutes deux à la vérité et à l’universalité, et qui se sont tellement affrontées, puissent se rencontrer en une œuvre commune tendant au bien de tous. L’étonnement est d’autant plus fort que l’universalité à laquelle prétend l’islam, dans ses composantes majoritaires, est celle d’une universalité de soumission en laquelle les autres religions, et particulièrement le christianisme, n’ont que le seul statut de “protégées”.


L’appel de Benoît XVI se fonde sur le constat d’un patrimoine commun : celui du monothéisme. Mais qu’est-ce qu’une religion monothéiste ? De prime abord cela paraît très simple. Il s’agit d’une religion qui affirme l’existence d’un seul Dieu, à l’exclusion de tout polythéisme. D’un point de vue en quelque sorte culturel, il n’est douteux pour personne que chacune des religions visées réponde à cette définition. La difficulté est que les intéressés, qui sont pourtant appelés à se réunir sur ce dénominateur commun, ne l’entendent pas de la même oreille. Pour le musulman, le chrétien est évidemment un polythéiste, un “associateur”, comme le juif d’ailleurs. A l’inverse, le chrétien a peine à comprendre que le musulman puisse croire véritablement en Dieu puisqu’il rejette le Dieu trine qui est le seul Dieu unique.


2.- Le propos de Benoît XVI n’est pourtant pas un lapsus. Il fait écho à l’affirmation plusieurs fois renouvelée, depuis au moins le 2ème Concile du Vatican, selon laquelle chrétiens et musulmans croient au Dieu unique ou en un Dieu unique.


Il est dit ainsi, dans la Constitution dogmatique Lumen gentium, sur l’Eglise : « Le dessein de salut englobe aussi ceux qui reconnaissent le Créateur, et parmi eux, d'abord, les Musulmans qui, en déclarant qu'ils gardent la foi d'Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, qui jugera les hommes au dernier jour[1] ». La Déclaration Nostra Aetate énonce : « L'Eglise regarde (…) avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu Un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre[2] ».


Cette affirmation a été reprise mainte fois depuis lors, en particulier par Paul VI, déclarant que « les chrétiens de Turquie (…), avec leurs concitoyens musulmans, ont en commun la croyance au Dieu unique qui dirige la destinée des peuples[3] », ou par Jean-Paul II, affirmant que « les uns et les autres nous croyons en un Dieu, le Dieu unique, qui est toute Justice et toute Miséricorde[4] ». On ne saurait omettre que le pape Benoît XVI, dans sa rencontre avec de jeunes musulmans, aux Journées mondiales de la jeunesse de Cologne, a insisté sur le fait que les paroles précitées de la Déclaration Nostra Aetate constituaient pour les catholiques « la “Magna Charta” du dialogue » avec les musulmans[5].


S’agit-il d’une dérive du Concile et de l’après-Concile, comme d’aucuns le soutiennent, ou d’une position catholique pouvant justifier d’un fondement historique ? C’est cela qui, pour l’heure, nous intéresse.


La possibilité du précédent historique résulte de ce que la Déclaration Nostra Aetate, précitée, fait explicitement référence à une lettre adressée en 1076 par le pape Grégoire VII à l’émir En-Naçir. Le saint pape s’y exprimait ainsi : « Hanc utique caritatem nos et vos specialius nobis quam ceteris gentibus debemus, qui unum Deum, licet diversi modo, credimus et confitemur, qui eum creatorem seculorum et gubernatorem huius mundi cotidie laudamus et veneramur[6] ». Le « credimus unum Deum » autorise, de soi, à parler indifféremment de foi « au Dieu un » ou de foi « en un Dieu un».


Ceux qui répugnent à envisager l’existence d’un tel précédent n’ont pas craint de suggérer que Grégoire VII ne se serait exprimé ainsi que parce qu’il avait affaire, sous des apparences contraires, à un véritable chrétien, ou bien que cette affaire serait tellement singulière qu’il faudrait la tenir pour inexistante. D’ailleurs, dans ce document, il n’y aurait qu’une seule traduction possible : les musulmans croient en un Dieu unique, mais non pas au Dieu unique. En réalité, ces affirmations sont arbitraires. Il est d’ailleurs piquant de voir que ceux qui soutiennent ainsi que cette interprétation est la seule possible n’hésitent pas à prétendre que la seule interprétation possible du texte conciliaire serait l’interprétation contraire, alors que, dans les deux cas, l’expression latine est rigoureusement la même. Le discours semble bien partir de cet axiome: le concile doit être hétérodoxe et il n’est pas question d’admettre la possibilité même d’une continuité de doctrine. Quant à l’hypothèse d’un En-Naçir chrétien, que la seule lecture du texte suffit à infirmer, force est de constater qu'elle ne repose sur aucun fondement sérieux.


Quoi qu’il en soit de ce débat, il nous a paru intéressant de publier le texte de la lettre de Grégoire VII ainsi que les commentaires qui en sont donnés par quelques historiens de renom.

3.- Avant d’en donner leur traduction, il convient de rappeler, avec eux, qu’à « l’époque des invasions[7], les papes paraissent les premiers en communications suivies et régulières avec les chrétiens d’Afrique, avec les évêques qui les gouvernaient encore et les souverains arabes dont ils étaient les sujets[8] ». Les premiers, mais non pas les seuls. La chrétienté européenne, en particulier italienne, s’est efforcée très tôt de développer ses relations commerciales avec un Maghreb qui, lui-même, y trouvait les conditions de sa prospérité. Les papes, quant à eux, ont cherché à la fois à assurer la survie, voire le développement des communautés chrétiennes, attendant des princes musulmans qu’ils les protègent, voire qu’ils se convertissent.


La conjonction de cette action apostolique et de ces développements économiques a créé dans cette région, au moyen âge, des conditions originales de relations entre chrétiens et musulmans. On ne peut les comprendre qu’à condition de se déprendre des représentations ordinaires tirées des croisades, auxquelles, dans l’ensemble, cette région n’a pas été mêlée, ou d’une histoire postérieure. Il en est ainsi de l’état de ces relations comme de celui de ce pays :


« On est accoutumé à juger de l’état de cette contrée, depuis la conquête barbare, par les notions que l’on a de sa triste condition sous le despotisme inepte et barbare de la Turquie ; on croit trop communément encore qu’il y a eu en Afrique, depuis le VIIème siècle, que des villes ruinées, des populations opprimées, toujours en armes pour défendre un reste de liberté, et partout les excès d’un fanatisme intolérant et féroce ; mais il faut reconnaître que la situation du pays était au moyen âge tout autre qu’elle ne fut sous le règne des ministres de la Porte. Les relations des auteurs qui ont vécu dans ce temps, et qui ont été rendues accessibles à tout le monde par des traductions, celles d’Edrisi, d’Ebn-Batouta, d’Aboulféda, montrent, comme les autres documents originaux, que l’Afrique musulmane a eu d’aussi longues périodes de calme, de tranquillité et de prospérité qu’aucun des pays les plus florissants de l’Europe du moyen âge. La puissance souveraine y maintenait l’ordre et la sécurité plus efficacement que dans la société féodale[9] ».

C’est dans un tel contexte qu’est intervenue la lettre de Grégoire VII. Cette lettre a été écrite « au prince hammadide En-Naçir, qui, fuyant les invasions des Beni Hillal, s’était établi depuis une dizaine d’années à Bougie. Il semble bien que ce soit cet émir qui ait conçu l’idée de constituer en sa nouvelle capitale un évêché en bonne et due forme rassemblant la minorité chrétienne qui s’y trouvait déjà. Il avait écrit à Grégoire VII, lui dépêchant, outre le prêtre Servandus fraîchement élu évêque, des présents et des captifs chrétiens libérés[10] ». Elle constitue « le plus précieux monument de ce temps et le plus curieux échantillon de la correspondance facile et amicale qui a existé entre les papes et quelques sultans d’Afrique[11]».

« Conformément aux instructions de Grégoire VII, l’archevêque de Carthage et son collègue avaient (…) choisi parmi leurs prêtres un candidat à l’ordination épiscopale, en cherchant à répondre autant que possible aux désirs du clergé et du peuple d’Hippone, que cette déférence associait ainsi à l’élection. Le prêtre désigné se nommait Servand. Le roi de Mauritanie, En-Nacer, agréa son choix, et quand Servand partit pour Rome, il lui remit des lettres et des cadeaux destinés au pape. Il fit plus. Voulant témoigner à Grégoire VII le prix qu’il attachait à son amitié et l’assurer de ses dispositions favorables pour ceux de ses sujets qui professaient la religion chrétienne, il fit racheter tous les prisonniers chrétiens que l’on trouva dans ses Etats et les envoya au souverain pontife. Il promit de délivrer de même tous ceux que l’on pourrait découvrir encore.

Ces procédés touchèrent extrêmement la cour apostolique et les romains. Plusieurs patriciens et hauts dignitaires ecclésiastiques voulurent entrer en relations directes avec l’émir. Ils profitèrent du retour de Servand en Afrique, qui eut lieu en 1076 ou 1077, et envoyèrent avec lui plusieurs messagers chargés de complimenter le roi en leur nom. Le nouvel évêque reportait en outre à En-Nacer une réponse extrêmement gracieuse de Grégoire VII lui-même. Cette lettre, d’un caractère plus expressif qu’aucune de celles qui ont été échangées entre les papes et les rois du Magreb, mérite d’être relue[12] ».

En voici à présent la traduction, réalisée par S. Lancel et P. Mattei :

4.- « Grégoire, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à Anazir, roi de la province de Maurétanie sitifienne, en Afrique.

Ta Noblesse nous a cette année envoyé une lettre pour que nous ordonnions évêque, selon les dispositions de la loi chrétienne, le prêtre Servandus. Ce que nous avons eu à cœur de faire, parce que ta requête nous apparaissait juste et excellente. Tu nous as aussi envoyé des présents et, par déférence envers le bienheureux Pierre, prince des Apôtres, et pour l’amour de nous, tu as renvoyé les chrétiens qui étaient retenus captifs parmi vous ; tu as également promis de renvoyer les autres captifs. C’est Dieu, créateur de toutes choses, sans qui nous ne pouvons rien faire ni même penser de bon, qui a inspiré à ton cœur cette bonne action, c’est lui, qui éclaire tout homme venant en ce monde, qui a éclairé ton esprit en cette intention. Car le Dieu tout-puissant qui veut sauver tous les hommes et n’en perdre aucun, n’apprécie en nous rien tant que l’amour du prochain après l’amour de lui et le soin de ne pas faire à autrui ce que l’on ne veut pas qui nous soit fait. Cette charité, à l’évidence, vous et nous, nous nous la devons plus expressément qu’aux autres nations, puisque nous reconnaissons et confessons, de façon il est vrai différente, le Dieu unique[13], que chaque jour nous louons et vénérons comme créateur des siècles et maître de ce monde. Car, ainsi que le dit l’Apôtre, “c’est lui qui est notre paix, lui qui des deux n’a fait qu’un peuple”.

Depuis qu’ils connaissent par nous cette grâce que Dieu t’a accordée, plusieurs nobles romains admirent sans réserve et célèbrent ta bonté et tes vertus. Parmi eux, deux de nos familiers, Albericus et Censius, élevés avec nous presque dès l’adolescence dans le palais romain, désirent beaucoup parvenir à ton amitié et à ton affection, et te rendre cordialement service pour ce qui te plaira de notre côté. Ils t’envoient des hommes à eux par qui tu sauras combien ils t’estiment sage et noble et combien ils veulent et peuvent te rendre service. Nous recommandons ces hommes à ta Magnificence, afin que tu apportes tout ton soin à faire preuve, à leur égard, pour l’amour de nous et pour récompenser de leur confiance ceux que nous avons nommé plus haut, de cette même charité que nous désirons toujours manifester à l’égard de toi et des tiens.

Car Dieu sait bien que nous te chérissons sincèrement pour Sa gloire et que nous désirons ton salut et ta gloire dans la vie présente et future, et de cœur et de bouche nous lui demandons qu’après un long séjour en cette vie il te conduise lui-même dans le sein de la béatitude du très saint patriarche Abraham ».

5.- Commentant cette lettre, S. Lancel et P. Mattei précisent :

« Nous ignorons quelle suite eut cette lettre de Grégoire VII, remarquable à bien des égards. On notera d’abord le soin mis par le pape à s’en tenir à des propos de type monothéiste, acceptables pour un tenant d’une autre religion monothéiste. Les quelques textes scripturaires invoqués – des Evangiles et de l’Apôtre – n’ont rien qui puisse choquer En-Naçir, auquel le dernier nom cité, celui d’Abraham, ne pouvait qu’être agréable. Remarquables aussi, autant que la chaleur et l’affabilité de la lettre, sont les avances du pape, qui semblent répondre à des ouvertures de l’émir. Le siège apostolique voyait peut-être dans l’agrément d’un évêque à Bougie la promesse implicite du rétablissement de quelques autres sièges épiscopaux dans un pays qui en avait tant compté quelques siècles auparavant, mais on aurait probablement tort de réduire la démarche du pape à ce seul calcul. Avec la reconquête de la Sicile par les Normands dans les années immédiatement précédentes, un rapprochement de plus grande ampleur entre le Maghreb et l’Occident, au premier chef avec l’Italie, était imaginable. On sait que l’Histoire en décida autrement[14] ».

Louis de Mas Latrie, quant à lui, ajoutait ceci :

« Jamais peut-être pontife romain n’a plus affectueusement marqué sa sympathie à un prince musulman ; jamais surtout nous n’avons remarqué qu’un pape ait exprimé avec cette effusion intime et ces ménagements la croyance commune des musulmans et des chrétiens au même Dieu, unique et immortel, servi et honoré par des cultes respectables quoique divers. Cette invocation d’Abraham, ce soin de rappeler les seuls points qui rapprochent deux mondes religieux si opposés d’ailleurs sur tout le reste, sont bien éloignés du ton général des missives échangées entre les papes et les princes musulmans. Quelques égards qu’ils aient témoignés à des califes ou à des émirs, dans les lettres les plus instantes qu’ils leur aient adressées pour demander une faveur ou les en remercier, les souverains pontifes conservent un accent d’autorité, de remontrance ou tout au moins de compassion, que les princes de l’islam prenaient aussi dans leurs missives, mais qui se fait à peine sentir dans les relations d’En-Nacer et de Grégoire VII. L’origine berbère et chrétienne du fils d’Hammad et de sa nation, le secret espoir que pouvait donner une pareille descendance, étaient peut-être la cause de ces ménagements. (… ).

« On aimerait à savoir quelles purent être les suites de cette correspondance curieuse. L’histoire les a négligées. Il en resta du moins un bon souvenir dans la population et la dynastie des princes de la Mauritanie. C’est auprès d’elles et sous leur protection que se sont conservées le plus longtemps quelques familles de chrétiens indigènes régies par un chef ecclésiastique qui semble être un évêque. Si la pensée de Grégoire VII allait plus loin que l’expression de ces lettres, si quelque espérance éloignée accompagnait ses avances à En-Nacer, soit pour préparer une conversion, soit pour déterminer une coopération quelconque en faveur des chrétiens d’Espagne ou de Sicile, l’avenir ne dut pas tarder à détromper les généreuses tentatives du pape[15] ».

6.- Au terme de cette rapide étude, on ne peut pas ne pas concéder que les circonstances des relations et de la lettre écrite par Grégoire VII aient été particulières. Il paraît néanmoins certain que ce document doit être reçu comme une lettre écrite, en connaissance de cause, à un chef de confession musulmane. Cette conclusion, à l’évidence partagée par les auteurs cités, laisse la question ouverte de la foi en un Dieu unique ou au Dieu unique. Mais on doit au minimum constater, sauf à forcer le sens des textes, que cette problématique est posée exactement dans les mêmes termes [chrétiens et musulmans « credunt unum Deum »] par la lettre de 1076 et par les documents conciliaires, et que c’est donc à raison, de ce point de vue, que ceux-ci sont présentés dans la continuité de celle-là.


Jacques Gerson



[1] 21 novembre 1964, n. 16. Traduction officielle.

[2] 28 octobre 1965, n. 3.

[3] Discours à l’ambassadeur de Turquie près le Saint-Siège, 6 décembre 1973.

[4] Discours aux jeunes musulmans, Casablanca, 19 août 1985. Cette formulation reprend les deux formules « en un Dieu », « au Dieu unique », la première étant prise comme une explicitation de la première, comme pour lever une ambiguïté.

[5] XXème Journée mondiale de la jeunesse, Rencontre avec les représentants de diverses communautés musulmanes, Cologne, 20 août 2005.

[6] Labbe, Concil., t. X, coll. 146 ; Epist., lib. III, ep. 21 ; Migne, Patrol. lat. T. CXLVIII, p. 450, cités par L. de Mas Latrie, Traités de paix et du commerce et documents divers concernant les relations des chrétiens avec les arabes de l’Afrique septentrionale au Moyen Age, Plon, 1866, Lettres et bulles des papes, p. 7. L’auteur était alors « chef de section aux Archives de l’Empire » et « sous-directeur des études à l’école impériales des Chartes ».

[7] La conquête du Maghreb par les Omeyyades remonte au VIIème siècle (prise de Carthage en 695). L’islam est donc implanté dans cette région depuis environ 400 ans lorsque la lettre de Grégoire VII intervient (ndlr).

[8] Louis de Mas Latrie, Traités de paix et du commerce…, préc., Préface, p. III.

[9] L. de Mas Latrie, Traités de paix et du commerce…, préc., Introduction historique, p. 22

[10] S. Lancel et P. Mattei, Pax et concordia, chrétiens des premiers siècles en Algérie (IIIème-VIIème siècles), Ed. Marsa 2003, pp. 113 ss. S. Lancel (†), historien de l'Antiquité punique, romaine et chrétienne et latiniste, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, était professeur à l’Université de Grenoble. Il est l’auteur d’un monumental Saint Augustin (792 p.), paru chez Fayard en 1999 et a contribué à L’encyclopédie saint Augustin, parue au Cerf en 2005. P. Mattei spécialiste de l’histoire des doctrines chrétiennes antiques, est professeur à l’Université de Lyon. La même année, Grégoire VII a écrit aux chrétiens de Bougie pour agréer cette élection.

[11] Traités de paix et du commerce…, préc., Préface, p. III.

[12] Traités de paix et du commerce…, préc., Introduction historique, p. 22.

[13] Dans son ouvrage Traités de paix et de commerce…précité, Mas Latrie traduisait ainsi ce passage : « Nous devons plus particulièrement que les autres peuples pratiquer cette vertu de la charité, vous et nous, qui, sous des formes différentes, adorons le Dieu unique, et qui chaque jour louons et vénérons en lui le créateur des siècles et le maître du monde » (Introduction historique, p. 22).

[14] Op. cit., p. 115.

[15] Traités de paix et de commerce…, Introduction historique, p. 23.

Présentation

La première des choses qu’on est accoutumé de faire, en présentant un journal, quelle qu’en soit la nature, est d’en justifier le titre. A défaut d’avoir une ligne claire d’orientation, bien arrêtée, ou ayant plutôt le propos de n’en avoir guère, du moins quant au contenu des textes proposés, je m’en suis tenu à ce titre général de Cahiers. Ce terme constitue à lui seul une excuse à un accueil assez large de thèmes, non encore ordonné, de l’expression d’opinions à la citation de textes, en passant par quelques analyses. La vérité est qu’en ouvrant cette introduction, je teste d’abord le système et que je suis trop absorbé par mon métier pour me lancer, pour le moment, dans un travail organisé.

Le nom de Persault n’est évidemment qu’une pirouette, ainsi orthographié pour donner un peu l’illusion d’un enracinement. Cela fait quand même plus terroir que «Mes cahiers» - et moins prétentieux, d’autant qu’il sera ouvert à d’autres contributions que la mienne. Le nom renvoie de la sorte aux Cahiers eux-mêmes et à leur contenu, qui ne mériteront ainsi que la seule attention qu’on voudra bien leur porter.

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Si la définition des interventions n’est pas [encore] précise, il n’en est pas de même de l’esprit auquel elles se rattacheront, peu à peu. Je suis catholique, en connaissance de cause, heureux et fier de l’être. Cette foi donnant son sens à ma vie et ayant guidé ma formation, je lui dois trop pour ne pas la tenir ici également pour guide. C’est donc en cohérence avec cette conviction que ces Cahiers seront conduits.

Que chacun, s’il la respecte, y soit le bienvenu.

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